Bon dimanche matin ! Clairement parmi mes moments préférés de la semaine… Il est peut-être presque midi, mais le dimanche, et seulement le dimanche, on peut encore se permettre de qualifier cette période comme étant le matin ! J’ai décidé de m’installer aujourd'hui, avec ma tasse café quotidienne, pour écrire mon tout premier article de blogue. Je tiens à rester active et à partager, peut-être à chaque semaine, un thème que je trouve pertinent relié à ma profession d’éducatrice, de tutrice, et bientôt d’enseignante de yoga (je sais, j’ai plusieurs chapeaux) ! J'aimerais proposer à mes lecteurs une nouvelle façon d’aborder les problématiques qui surviennent dans la vie, une façon de voir les choses, un mode de vie ! J'espère que vous serez au rendez-vous !
Aujourd’hui, toutefois, je tenais à partir du point A pour simplement vous partager
mon point de vue face au travail autonome et à l'entrepreneuriat en les comparant aux multiples opportunités d’emplois existantes et normalement convoitées dans mon domaine. Je souhaite exprimer les raisons qui m’ont poussées à entreprendre cette voie, à me lancer dans le vide, à bientôt 30 ans.
Si vous avez 4 minutes à m'accorder, je vous souhaite une bonne lecture !
Personne ne semblait vraiment étonné quand j'ai annoncé à mon entourage mes intentions de me partir à mon compte. Pourtant, j'ai eu droit à des interrogations et des commentaires:
« Pourquoi ne pas simplement aller travailler dans ton domaine ? Avec tes années d’expérience et la pénurie de main d'œuvre dans tout le réseau, un bon emploi est garantit »…
J'aime bien aussi :
« Si ça ne marche pas, tu n'auras pas de difficulté à te trouver quelque chose »...
Certes ! Mais l’idée de pouvoir un jour être 100% autonome me revenait sans cesse en tête, et je savais que si je ne tentais pas l’expérience, j’allais vivre avec ce regret.
Soyons honnêtes… Avec la pandémie qui a frappé, plusieurs ont eu le temps de se remettre en question. Le chaos qui a émergé de la situation a permit de dévoiler la fragilité de certaines institutions québécoises. Principalement au niveau de la santé et des services sociaux. La majorité affirmera qu'elles étaient déjà défaillantes bien avant toutes les vagues de propagation.
Pourtant, nombreux sont celles et ceux pour qui travailler auprès d’humains restera une réelle vocation. Que ce soient en prenant part à l’éducation de vos enfants en contexte scolaire, en prodiguant des soins à nos aînés en milieux hospitaliers ou encore en contribuant au maintien du filet social québécois au sein d’un organisme communautaire, les emplois reliés à l’individu et aux relations humaines sont innombrables et ce dans toutes les cultures (surtout au Québec). En effet, on bénéfice, dans notre chère province, d'un filet social tissé serré, et ce n'est pas toutes les provinces qui peuvent en dire autant.
Oui, ce filet social est sous-financé et négligé, mais il existe.
Les gens œuvrant dans le domaine forment carrément un pilier de notre société.
Malgré la nécessité indéniable de ces emplois et toute leur noblesse, les travailleuses et travailleurs des services sociaux n’échappent pas aux épuisements professionnels… bien au contraire. Le réseau, soutenu à bout de bras par ses employés, n’a jamais été aussi fragile et la pression faite sur ceux-ci augmente sans cesse.
La quantité de paperasse à remplir, le TSO, le manque de soutien moral et de reconnaissance...
Et on ne parlera même pas des conditions médiocres et du pauvre financement avec lesquels doivent vivre les organismes du communautaire ! Disons que l'État a une drôle de façon de démontrer son respect envers ceux-ci, malgré toute l'importance qu'ils ont dans la collectivité.
J’ai beaucoup de respect pour toutes les personnes qui réussissent à s’épanouir dans de telles structures. Ceux et celles pour qui l’amour de leur travail et de leur clientèle passe avant les conditions et le fait d’être un numéro d’employé sur une liste, une longue liste.
Bien sûr, il y a des avantages à travailler pour le réseau: fonds de pension intéressant, assurances collectives… mais il faut avouer que la reconnaissance des employés est loin d’en être une. Ici, je ne fais pas référence à la reconnaissance que certains ont la chance de vivre à l'interne, dans leur département ou dans leur équipe de travail. Je parle de la reconnaissance sociale, de l'image de la profession, véhiculée dans la société.
En comparant tous les sacrifices, l'implication morale et émotionnelle, le fait d'être confronté à la misère humaine jour après jour et ce tout en devant refléter l'assurance de super-héros et d'intervenants parfaitement sereins et équilibrés... de ce point de vue, elle est insuffisante, la reconnaissance.
(GROSSE) PARENTHÈSE : Connaissez vous la page Facebook Org Stru Co ? C’est une page qui se veut humoristique, mais qui est porteuse d’une grande cause sociale. La page compte 72 000 abonnés (un vrai phénomène) et publie des tonnes de contenu (surtout des memes) tellement sarcastique et hilarant, la plupart du temps concernant les conditions de travail des employés terrain du réseau. C'est comme si cette page dédramatisait, grâce à l'humour, le fait que ce système (probablement le plus important de notre société) tient avec de la broche. Les publications me font toujours beaucoup rire… La (ou les) mystérieuse personne derrière cette page est excellente pour nous exposer les réalités choquantes d’être un intervenant en service sociaux et ce en mettant toujours une dose tout à fait exquise de sarcasme et d'ironie. C'est drôle à dire, mais la page m'a fait beaucoup de bien, lors des moments plus gris vécus durant la pandémie et durant lesquels je vivais une quantité astronomique de changements dans ma vie personnelle, et me démontrait que je n'étais clairement pas la seule à observer des incohérences dans la façon dont tout ça était géré par le gouvernement. (FIN DE LA PARENTHÈSE !)
Disons que je suis le genre de personne qui peut s’emballer dans des discours d’égalité et de justice sociale et, malgré tout le cœur et la vigueur que j’ai mis dans mes emplois, j’avais parfois cette pulsion de remettre en question les ordres et de débattre. Et c’est rarement l’attitude préférée des patrons !
Depuis mes 20 ans, j’ai expérimenté différents emplois qui m’offraient souvent beaucoup de latitude dans mes fonctions. Je n’ai jamais eu peur des responsabilités et j’ai souvent voulu en prendre « plus large » que demandé. Je suis quelqu’un qui met beaucoup d’énergie et de sérieux dans ses tâches et, expérience après expérience, des graines entrepreneuriales ont germé en moi.
Je me suis inscrite, pour la première fois, à l’Université à 27 ans, je me suis perfectionnée dans mon champ de compétences et j’ai tout aligné pour pouvoir continuer de travailler dans le domaine qui me fait vibrer, soit la relation humaine, tout en étant ma propre patronne.
D'être travailleuse autonome était un objectif que je chérissais secrètement mais que je croyais inaccessible dans mon domaine. J’ai réalisé plus tard qu’il m'était possible de le faire et ce même en éducation spécialisée.
Même si ce n’est pas la voie la plus populaire pour l’instant, le Québec compte déjà plus de 170 éducatrices ou éducateurs spécialisés membres de L'AEESQ qui proposent leurs services au privé aux quatre coins de la province.
Aujourd’hui, je suis heureuse de pouvoir en faire partie !
Pour en savoir plus sur mon parcours, visitez ma page À propos !

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